Le futur de la démocratie, avec Berset, Díaz, Matviïtchouk, Pettit, Tsikhanouskaya

«  Nous ne sommes pas les otages des circonstances, mais les acteurs d’un processus historique  »

Alors que les autocraties semblent l’emporter de toute part, comment renverser la tendance et réactiver l’énergie démocratique  ? 

Afin d’y répondre, Simon Kuper a interrogé la Prix Nobel de la Paix Oleksandra Matviïtchouk, la leader de l’opposition au Bélarus Sviatlana Tsikhanouskaya, la vice-présidente espagnole Yolanda Díaz, le secrétaire général du Conseil de l’Europe Alain Berset et le philosophe Philip Pettit.

Sphynx dans la revue

En janvier 1968, quelques mois avant sa mort, Alexandre Kojève donnait son dernier entretien à Gilles Lapouge. Il y discourait de Hegel, de la Grèce, du Japon, des «  réussites  » dans les négociations internationales… Comme clausule d’une année terrible, alors que la veille de Noël a été l’occasion d’un accord in extremis sur le Brexit, cette conversation d’un autre temps a des sonorités étrangement familières.

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Alors que le mouvement trumpiste se fracture sous l’effet de clivages de plus en plus radicaux — une frange pour laquelle l’antisémitisme est un levier de conquête du pouvoir s’y imposant —, le vice-président américain cherche à trouver un équilibre.

Mais sur quelles bases est-il possible de réunir des partisans d’Hitler avec les héritiers de Reagan  ?

Nous le traduisons.

Le fondateur de Blackwater veut remettre à l’ordre du jour le colonialisme et les corsaires — mais avec des vraies armes, des drones, de l’IA.

Présent en Afghanistan — où il voulait un «  vice-roi  » qui réponde directement au président des États-Unis — en Ukraine, en Libye, en République démocratique du Congo, en Équateur et au Venezuela, Erik Prince est beaucoup plus que le Prigojine de Trump.

Son dispositif est central dans la stratégie de renversement impérial à Washington. Il est urgent de le connaître.

L’Avent de l’interrègne 7/9.

«  Nous reconstruirons tout ce que la guerre a détruit, peut-être sur des bases plus solides et de façon plus durable qu’auparavant.  »

En 1915, dans un essai lumineux, écrit avec force «  contre son propre pessimisme  », Sigmund Freud offre un viatique contre le sentiment de la perte et du vertige.

Un texte introduit et commenté par Élisabeth Roudinesco qu’il est urgent de relire alors que notre Annus Monstruosus touche à sa fin.

Aristocrate descendante de hauts dignitaires nazis, proche des extrêmes droites américaines — de Bannon à Kast —, la vice-présidente de l’AfD a publié sa stratégie pour briser le cordon sanitaire en Allemagne.

Son mot d’ordre  : gagner le Kulturkampf pour rendre acceptable à la population un programme extrême.

L’Avent de l’interrègne 6/9.

En Italie, L’Annivervario (Feltrinelli, 2025) a été le phénomène d’édition de l’année.
Texte bref, «  scandaleusement calme  » selon Emmanuel Carrère, il raconte une histoire grave avec une puissance d’évocation mystifiante.

Comment expliquer un tel effet  ?

Andrea Bajani, qui a repris son texte vingt-deux fois, nous confie  : «  je crois au roman comme genre qui inquiète  ».

Entretien.

Le Kremlin a fait de la guerre en Ukraine une question «  civilisationnelle  ».

Pour échapper à la «  décadence  » de l’Occident et étouffer tout conflit civil dans son pays, Poutine a élaboré un mythe essentialiste et raciste  : il existerait un «  homme russe  ».

Dans ce dispositif de propagande extrême, pour vivre, les Russes doivent être prêts au sacrifice.